Même si globalement le très attendu salon de la BD de Lucca nous a énormément déçu (à bas la malhonnêteté ! Rebaptisez-le une bonne fois pour toutes « Lucca videos games & mangas & propagande commerciale pour la culture pop et geeks », même si c’est un chouia long !), il nous a quand même (un peu) permis de découvrir des auteurs et albums indépendants, et pour ça ça vaut presque le coup. Le meilleur exemple qu’il soit avec Feral Children.
Feral Children
Storie di bambini selvaggi
- Auteur : Anna Ferrari ; Flavia Biondi ; Lorenzo De Luca ; Ivan Lodi
- Langue : italien
- Edition : Manticora autoproduzioni
- Publié : octobre 2014
- Niveau de lecteur non-natif : Débutant à Intermédiaire en fonction des histoires
Quatrième de couverture (traduction libre by me) :
Quatre histoires sont tissées à travers différentes époques et différents lieux. Elles dévoilent les vies de quatre enfants sauvages, abandonnés par l’homme et élevés par la nature. Dans un petit village perdu en France, dans un monde futuresque imaginaire qui s’appuie sur des évènements réels, dans les montagnes des Appenins partagées entre les croyances chrétiennes et païennes pendant la première guerre mondiale, dans les campagnes russes aujourd’hui… En somme, partout là où le monde des hommes plie l’échine et choisi d’arpenter la terre non plus sur deux pattes mais sur quatre.
Impressions :
Bon, la couverture déjà : elle est absolument magnifique et très frappante. J’adore.
L’album est un recueil de quatre courtes histoires qui se passent dans des univers très différents et illustrées dans des styles très variés. Certaines histoires veulent clairement raconter un fait historique et la vie d’un enfant sauvage en particulier (Homo Homini Lupus, sur le célèbre cas français du petit Victor qui n’appris jamais à parler mais n’était plus tout à fait un animal), d’autres s’en inspirent vaguement pour se les approprier (Oxana) ou alors prennent le thème comme point de départ pour imaginer leur propre monde à eux, leur propre cas d’enfant sauvage (Shahla et Zanne e piume). Certaines histoires sont instructives, d’autres hilarantes, mais toutes sont touchantes.
À la fin, il y a toute une série d’illustrations par une dizaine d’auteurs et illustrateurs italiens qui ont représenté chacun un cas authentique d’enfant sauvage et qui l’ont expliqué brièvement. J’ai adoré ça, c’est le point d’orgue qui fait que tout le monde y trouve sa place, tant ceux qui étaient intéressés par le thème que ceux qui préfèrent se pencher sur les dessins. En plus ça donne à l’album un côté très propre et soigné qui m’a fait une super impression.
Autre point notable, cette BD est seulement la cinquième publication d’une maison d’édition indépendante assez récente basée à Bologne : Manticora Autoproduzioni. Local et authentique, tout ce qu’on aime ! Il va surement falloir surveiller ce qu’ils vont produire dans le futur, parce que si c’est encore de ce niveau là ça va envoyer du pâté !